Le réchauffement climatique est l’arbre qui cache la forêt des problèmes environnementaux. Si le défi climatique est une véritable urgence planétaire, il en existe malheureusement bien d’autres. Ainsi, les modes de consommation des pays riches et les prédations intensives des sociétés multinationales produisent une destruction massive des écosystèmes. Or, sans écosystèmes, l’homme ne peut tout simplement pas survivre.
La vie humaine est possible parce que de nombreuses espèces (animales et végétales) coexistent avec nous sur la Terre. Sans les plantes ou le plancton des océans par exemple, il n’y aurait pas d’oxygène dans l’air. Sans végétaux pour nourrir les herbivores, il n’y aurait pas d’animaux pour nourrir les carnivores… et donc pas de nourriture pour l’homme. De même, de nombreuses espèces a priori insignifiantes (comme les insectes ou certaines bactéries) jouent des rôles essentiels dans les dynamiques naturelles qui nous permettent de bénéficier d’un environnement sain et vivable.
Malgré cette évidence, nous détruisons massivement les écosystèmes, répandons moult poisons chimiques, et faisons disparaître des milliers d’espèces vivantes à un rythme qui s’accélère dramatiquement. La raison est principalement d’ordre culturel : tournées vers les besoins du marché et des entreprises, nos sociétés réduisent la richesse aux seules valeurs économiques… ignorant toute une série de coûts (humains, sociaux, environnementaux…) générés par les activités économiques. Voilà comment nous parvenons à dépasser les limites biologiques de la planète, sans réaliser que nous menaçons gravement le bien-être des générations futures.
La solution, inévitablement, passe par un changement radical de la structure de l’économie. Cette révolution doit intégrer des valeurs comme la solidarité, la démocratie économique, le partage du temps de travail, le respect des limites environnementales… Le problème, c’est que ces valeurs sont considérées comme autant d’obstacles et de contraintes par les entreprises (et les actionnaires qui les dirigent), lesquelles feront tout pour éviter d’avoir à s’y soumettre.
En renforçant le pouvoir des multinationales, et en accordant à leurs valeurs marchandes une priorité absolue, le marché transatlantique ne va faire que renforcer et aggraver considérablement tant les problèmes sociaux qu’environnementaux. Avec, à la clé, un monde de plus en plus chaotique aux inégalités de plus en plus fortes…
Pour en savoir plus
Tim Jackson, « Prospérité sans croissance : La Transition vers une économie durable », Editions De Boeck, 2010.
Franz Broswimmer, « Une brève histoire de l’extinction en masse des espèces », Editions Agone, 2002.
Pascal Acot, « Histoire du climat », Editions Perrin, 2003.