Le CETA a rendez-vous à Strasbourg... Et, nous, où serons-nous ?


L’Europe amoureuse du libre-échange…

C’est au lendemain de la Saint-Valentin que l’Europe veut épouser pour de bon le CETA. Mercredi prochain, le 15 février, le Parlement européen doit en effet adopter ou rejeter l’accord de libre-échange shopping législatif avec le Canada. Or, une majorité d’élus européens sont prêts à donner vie à cet accord politique qui va renforcer la compétitivité internationale, donnant ainsi du grain à moudre à tous ceux qui considèrent les mécanismes de solidarité et la concertation sociale comme d’insupportables handicaps dans la grande concurrence internationale. Car même revu et corrigé par la Région wallonne à l’automne dernier, le CETA n’en reste pas moins un accord de libre-échange qui met en compétition des entreprises soumises à des normes (écologiques, fiscales, sociales) très différentes. Il en découle une concurrence déloyale qui laisse aux multinationales l’occasion de voter avec leurs pieds, en délocalisant leurs activités vers les régions politiques les moins exigeantes à leur égard, tirant ainsi l’emploi de qualité, les normes environnementales élevées et les mécanismes de solidarité vers le bas.

Manifestons pour dire « NON » au dumping généralisé !

Pour éviter de renforcer cette logique mortifère qui nous pousse dans la tourmente depuis 1993 (date à laquelle le marché unique européen nous a tous mis en concurrence les uns contre les autres), une seule solution : rejoindre les amis français qui nous invitent à manifester le 15 février prochain, dès 10h30, devant le Parlement européen de Strasbourg,

Une navette au départ de Bruxelles est organisée la veille (le 14 février à 12h30) par l’Alliance d19-20. Vous pouvez :

La manifestation à Strasbourg n’est pas seulement importante du point de vue social ou écologique. Elle l’est aussi pour porter, haut et fort, des valeurs de tolérance, de respect et de démocratie face aux logiques du libre-échange ET des replis nationalistes. Car l’ouverture (libre-échange économique) et la fermeture (replis racistes et nationalistes) entretiennent des relations ambigües : comme le rappelait Karl Polanyi dans son essai La grande transformation (écrit en 1944), le racisme de l’Allemagne nazie fut en partie le fruit d’une volonté politique internationale de faire émerger une économie moderne, dégagée de toute contrainte étatique, ultra compétitive, au point de déliter les liens sociaux, les repères quotidiens des gens et d’abandonner les laissés-pour-compte au bord du chemin – ce qui contribua à faire le lit dans lequel l’Europe de jadis accoucha de l’Allemagne nazie.

Un scénario qui n’est pas loin de se répéter aujourd’hui… Et auquel on veut dire non, en votre compagnie, en présence de milliers d’autres compagnes et compagnons, le 15 février prochain, dès 10h30, devant le Parlement européen de Strasbourg…