CETA & TTIP : il est temps d'en finir!
Caterpillar, ça fait mal !
Vendredi 2 septembre 2016 : c’est depuis l’Illinois (Etats-Unis) que la firme Caterpillar Inc. annonce qu’elle ferme son usine de production à Gosselies (Belgique), jetant ainsi au chômage plusieurs milliers de travailleurs « kleenex ». Un drame social pour les familles concernées, et une mauvaise affaire pour les finances publiques (locales, régionales et nationales). Trois ans plus tôt, lors d’une précédente restructuration, Caterpillar avait pourtant promis de pérenniser l’emploi sur le site. Des paroles à présent oubliées, des promesses aujourd’hui mangées… La firme américaine se contente désormais de préciser qu’elle « envisage d’allouer les volumes produits dans l’usine de Gosselies à d’autres unités de production en France (Grenoble) et à d’autres usines en dehors de l’Europe ». Caterpillar Inc. aurait pu ajouter : nous tenons à remercier les politiques de « libre-échange » (menées au sein de l’Europe et de l’Organisation Mondiale du Commerce) qui nous permettent d’organiser de telles délocalisations d’activités à travers le monde, sans avoir de comptes à rendre aux mondes politique et syndical qui ont de moins en moins d’outils légaux pour réguler la circulation internationale de nos marchandises et de nos investissements.
Car le « libre-échange » consiste, précisément, dans l’engagement juridique de différents pays à renoncer à leur droit de réguler les flux internationaux de capitaux et de marchandises, au profit d’une circulation inconditionnelle des biens, des services et des lieux de production… pour le plus grand bonheur des multinationales. Caterpillar Inc. participe d’ailleurs aux travaux de différents lobbies transatlantiques (comme l’American Chamber of Commerce to the European Union ou le Transatlantic Policy Network) afin d’obtenir la ratification du TTIP, et faciliter davantage les futures délocalisations d’activités entre l’Union européenne et les États-Unis.
CETA et TTIP : toujours bien vivants !
Mais (diront certains) le TTIP, il n’est pas mort et enterré ? En avril dernier, le gouvernement wallon a dit qu’il n’en voulait pas. Plus récemment, le gouvernement français et de hauts responsables politiques (en Allemagne et en Autriche) ont annoncé qu’ils voulaient mettre un terme aux négociations du TTIP avec les États-Unis. Hélas, les choses ne sont pas si simples.
En effet, pour arrêter les négociations du TTIP en plein vol, plusieurs gouvernements nationaux devraient unir leurs efforts et constituer un bloc politique suffisamment fort que pour être entendu. Ce n’est pas le cas pour l’instant. Or, il y a urgence car le petit frère du TTIP, à savoir le CETA (accord UE-Canada), va être présenté cet automne aux gouvernements nationaux de l’Union européenne qui vont l’approuver… ou le rejeter !
Les aider à prendre la BONNE décision ne dépend que de nous. Comment ?
En faisant circuler cette Newsletter autour de vous…
Mais aussi :
- Enfin et surtout, en participant à la grande mobilisation qui aura lieu ce 20 septembre, à 17h00, dans les rues de Bruxelles (départ rue de la Loi, dans le quartier européen).
Ca va servir à quelque chose, tout ça ?
La réponse est « oui », mille fois « oui » !
En 3 ans d’activités collectives contre le TTIP et le CETA, de « petites » victoires ont déjà été obtenues :
- la Commission européenne s’est sentie obligée de communiquer clairement sur le sujet et à même dû faire quelques petits pas en arrière sur le fond ;
- les grands médias qui se contentaient (en 2013) de relayer les points de vue de la Commission européenne, laissent aujourd’hui aussi place aux arguments critiques et contestataires ;
- de nombreuses villes et communes se sont déclarées « zones hors TTIP », la Région wallonne allant même jusqu’à déclarer qu’elle refuserait de donner son accord à un soutien belge au CETA comme au TTIP ;
- de plus en plus d’élus politiques se montrent critiques à l’encontre de la logique du « libre-échange », qui dépouille les mondes politique, associatif et syndical d’un rapport de force efficace face aux pratiques antisociales, anti-écologiques et antidémocratiques de certaines multinationales. En Belgique francophone, le MR est ainsi le seul parti à encore oser défendre le TTIP.
Si nous avons gagné du terrain, l’instant de vérité approche avec l’adoption ou le rejet officiel du CETA.
Son sort est entre nos mains.
Faisons perdre les multinationales !
Défendons l’intérêt général !
Soyons des milliers de grains de sable à dire « non ! » au CETA et au TTIP !
Plus d’infos pour comprendre ce que sont le TTIP et le CETA en 5 minutes chrono ?
(Ré)écoutez Bruno Poncelet, porte-parole de No-Transat, dans l’émission radio « Opinions » de la FGTB wallonne : « TTIP-CETA : pourquoi il faut en faire des confettis ».